Depuis le début de l'année, les automobilistes de Lomé font face à une situation inhabituelle : la pénurie de carburant dans les stations-service. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène qui affecte la mobilité et l'activité économique dans la capitale togolaise.
Les causes de la pénurie
Selon le ministère des Mines et de l'Énergie, la pénurie de carburant est due à un retard dans l'approvisionnement des dépôts de la Société nationale de stockage des produits pétroliers (SNSTP) par les navires-citernes. Ce retard serait lié à des problèmes techniques et logistiques au niveau des ports d'origine des produits.
Le ministère assure que la situation est temporaire et que les livraisons devraient reprendre normalement dans les prochains jours. Il appelle les usagers à la patience et au civisme, et les invite à éviter le gaspillage et le stockage abusif de carburant.
Les conséquences de la pénurie
La pénurie de carburant a des répercussions négatives sur la circulation et le transport à Lomé. Les files d'attente s'allongent devant les rares stations-service qui disposent encore de carburant, créant des embouteillages et des tensions entre les conducteurs. Certains automobilistes sont contraints de recourir au marché noir, où le prix du litre peut atteindre 1000 FCFA, soit le double du prix officiel.
La pénurie affecte également le secteur du transport en commun, qui assure une grande partie des déplacements urbains. Les chauffeurs de taxi-moto, appelés zémidjan, sont particulièrement touchés par la hausse du coût du carburant. Ils sont obligés d'augmenter leurs tarifs ou de réduire leurs trajets, ce qui réduit leur revenu et leur clientèle.
La pénurie a aussi un impact sur l'activité économique, notamment dans le secteur informel qui représente plus de 80% du PIB du Togo. Les commerçants, les artisans, les agriculteurs et les petits entrepreneurs sont pénalisés par la difficulté à se déplacer et à transporter leurs marchandises. Certains craignent une baisse de leur chiffre d'affaires et une hausse des prix des produits de première nécessité.
Les solutions envisagées
Face à cette situation, le gouvernement togolais a pris des mesures pour assurer l'approvisionnement régulier du pays en carburant. Il a notamment renforcé le contrôle des stocks et des prix des produits pétroliers, et mis en place un dispositif de suivi et d'évaluation de la distribution du carburant.
Le gouvernement a également annoncé son intention de diversifier ses sources d'approvisionnement en carburant, en explorant d'autres marchés que ceux du Nigeria et du Ghana, qui fournissent actuellement plus de 90% du carburant consommé au Togo. Il a également exprimé sa volonté de développer les énergies renouvelables, notamment le solaire et l'éolien, pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
En attendant que la situation se normalise, les usagers espèrent que la pénurie ne durera pas trop longtemps, et que le gouvernement tiendra ses promesses pour garantir l'accès au carburant à un prix abordable.